MA DERNIERE CORONA!

Publié le par Max-Emilien Robichaud

Ma dernière corona! Mon cœur en bat la chamade.

Intubation des deux bras par l’infirmière

« Donnez-moi votre bras », me demande l’infirmière. Lequel, répliquais-je, mi-figue, mi-raisin. « Peu importe, bon sang » ajoute-t-elle, déjà exaspérée de mon humour incertain! Belle invitation, tout de même, pensais-je dans ma tête. « Ça va piquer et chauffer un peu »,  me précise-t-elle d'un seul trait, sans me regarder. En effet, vous dites vrai, lui répliqu’ai-je, mon sang bout jusque dans ma main droite. « Ainsi, nous pourrons intervenir rapidement et efficacement au besoin » poursuit-elle sur un ton des plus sérieux. Et moi de conclure : « Ah! Vraiment! J’espère que non; je saurais m'en passer, ne vous en déplaise! » En effet, je ne tiens pas du tout à vivre quelconque intervention d’urgence durant ce seul examen de routine de mes artères coronariennes. Non pas du tout, merci! Je vais m’en passer et je vous en signe un billet sur le champ.

Un patrimoine familial lourd : une urgence ?

Désormais seul, je songe à  mon patrimoine génétique familial plutôt lourd et éloquent: mon
père décédé, sept  pontages,  ma mère cardiaque comme d'ailleurs plusieurs de mes frères et sœurs! Et moi, je croyais avoir déjà défié cet héritage. Mais il y a quatre ans, en pleine nuit, je me réveille en catastrophe tout droit dans mon lit: douleurs thoracique et brachiale. Je décide sur le champ de me précipiter à l'hôpital le plus proche. Vite levé, vite habillé, en douce cependant, en deux temps, deux mouvements, pour ne pas réveiller ma conjointe et mes deux jeunes. Trente minutes plus tard, à ma grande surprise, je passe le premier à l'urgence, une fois mon histoire racontée.

Une première batterie de tests non concluants

Il semble bien que j’ai été suffisamment éloquent, sans m’en apercevoir pour autant, compte tenu de l’attitude plutôt  impassible de la préposée à l’admission. Et déjà je suis pris en charge; je n’ai pas expérimenté ici les délais d’attente décriés par plusieurs depuis des années. L'interniste sur place me fait une première série de tests qu’ils jugent non concluants et veut poursuivre plus avant. Il en propose une deuxième série mais dans trois heures seulement; à l'arrivée des autres spécialistes, précise-t-il. Une  invitation que je décline tout de suite, à sa grande stupéfaction d’ailleurs! « Vous ne pouvez pas louper ces tests » me lance-t-il tout de go. « Assez, c'est assez, je n'attendrai pas ici trois heures » que je lui réponds ; «  je m'en vais de ce pas me coucher dans mon lit ». Ce sera pour une autre fois, me disais-je, Et d’ailleurs les résultats  se sont avérés plus tard  incertains, atypiques et non concluants, selon le cardiologue de St-Jean-sur Richelieu. Pour moi, c'était là un laisser-aller pour le tennis et mes randonnées en montagne  avec comme seule précaution, une aspirine quotidienne et deux petites  pilules roses pour la pression. Et oui, en sus une petite "nitro". Mais cette infirmière me talonne encore avec ses examens précédant cette corona.

La famille s’en mêle


Mais, je reviens ici à mon histoire de cœur. Je constate parfois, lorsque moins en forme, un serrement au sternum, gorge et mâchoire dans les premiers 500 mètres de ma montée en montagne; ce qui disparaît par la suite et avec la forme. Mon médecin familial ne s'en est jamais vraiment inquiété depuis quatre ans alors que ma fille, elle, aujourd'hui 17 ans, me lance spontanément à la figure lorsqu'elle l'apprend cet automne par inadvertance «Tu va voir comment ton fils va réagir dès que je lui en parle". En effet, celui-ci  me revient le jour même et le lendemain son collègue médecin est déjà mis au parfum. Bon ça va; je vais faire les tests, soit cette présente coronarographie qui se déroule justement avec cette infirmière de la médecine de jour du CHU de Sherbrooke.

Une aine pas bien rasée

De cette médecine de jour du troisième plancher, je suis conduit  bientôt au sixième pour la coronarographie. Le conducteur de ma civière ne semble pas tenir compte des limites de vitesse d’autant que ne vois aucun panneau indicateur. Mais puis-je lui faire confiance surtout pour entrer dans l’ascenseur, Ma civière y entre de justesse, frôlant la chaise roulante d'une autre patiente à qui je déclare d'emblée" Alors dites-moi, vous n'avez pas le même forfait allongé que moi". « Si, me rétorque-t-elle, j'en suis aux soins après l'épreuve qui vous attend et je vous souhaite de pouvoir revenir, comme moi, en chaise roulante plutôt qu'en civière ».  Oups! J’ai vite compris la nuance et oui, je veux absolument revenir plutôt assis que couché. Rendu au sixième, je suis stationné dans un coin et j’attends un peu nerveux. En fait pas rassuré du tout et encore moins lorsqu'un nouvel infirmier m'aborde un rasoir à la main. " Oh, c'est déjà fait, forfait maison », lui enchainais-je! Après un vif coup d'œil satisfait aux bras, il fait non de la tête en fixant mon aine droite. Il brandit alors son instrument et s'exécute sans retenue aucune sur cette aine, enfin mon aine plutôt élargie, aussi étendue qu’était d'ailleurs tendue  toute ma région agricole; ne dit-on  pas loin des jeux, loin du cœur! Oh! Je lance haut et fort: « Avis aux intéressés, je suis ici pour un examen du  cœur d’en haut, le bas, pas touche! Je m'en tire finalement avec quelques éraflures sur un des mes ganglions extérieurs et de la broussaille en moins.

Les artères sont belles

Sur la table d`opération, entouré d'appareils qui masquent toute humanité mais pas les bruits d'une musique rock, je suis tout à fait perdu, surtout après l'administration d’une bonne dose sédative. Je fais remarquer que je pourrais peut-être danser sur la musique avec un tel orchestre; suite à quoi le chirurgien demande de baisser le volume. Dès ce moment, mes questions restent sans réponse. Personne me semble m’entendre, ou est-ce que la dose écrase ma voix de stentor? J’abandonne la partie et me laisse porter par ce forfait électro-techno. Celui-ci se termine abruptement par la déclaration tout de même positive suivante: " Félicitations, vos artères sont belles". Mais alors pourquoi mes malaises? Demandais-je. « Sans doute un vaisseau secondaire non visible sur l'écran » répond le spécialiste « et votre spécialiste vous expliquera et ajustera votre médication" complète-t-il " Mais alors hasardai-je " mais, ils s'étaient déjà évanouis, partis, me laissant seul avec les infirmiers. « Allez faites l’inverse de tantôt pour retourner sur la civière » me disent-ils, moi encore tout étourdi !

Colmater la brèche : Quelle impression!

De retour au troisième plancher pour un pansement et surtout une pression insistante au poignet pour colmater la brèche; une pression vraiment trop pressante jusqu'à 16h. Heureusement arrive ma fille. Elle semble émue de me voir ainsi branché, un choc pour elle, même si tout est maintenant consommé; et ce, malgré toutes mes mises en garde et le ton le plus rassurant possible. Mais en fait elle est venue me distraire ; et comment ? Avec des textes de Rimbaud et des Noces de figaro. C’était bien sûr une piste parallèle nettement plus intéressante et surtout plus dégagée que celle de la corona.

 

 

Une dernière corona

Oh oui, je préfère et de loin une bonne corona servie dans un beau verre de bière que mon dernier service corona même avec son forfait allongé, repas et jaquette inclus. Mais ce court périple m’a fait apprécie la vie, la famille, les amis mais aussi mes collègues à qui j'ai pense. Parler, communiquer, partager en toute amitié et surtout avec un cœur bien irrigué aux bons endroits par des coronaires libres de ces obstructions qui finissent par limiter la vie jusqu’a l'éteindre. Entre temps je remercie le ciel du résultat positif de cette coronarographie.

Un bon régime de vie

Je dois, je crois bien, ce résultat à ce régime de vie que j'ai adopté depuis quelque 25 ans: alimentation saine,  marche en montagne, relaxation et respirations profondes matin et soir de même que libération quotidienne des tensions autant physiques, mentales qu’émotionnelles et enfin auto-soins par le Reiki et la Polarité. D'autres bien sûr peuvent arriver à des effets similaires autrement car plusieurs chemins mènent au bien-être et à la bonne santé. Sur ce, je me et vous souhaite de vivre longtemps et bien et le jour ou je serai porte en bière, j'espère avoir dégusté une bonne dernière corona.

Max-Emilien Robichaud

Thérapeute psychocorporel

Centre Osmose

514-648-7777/info@centreosmose.com

 

 

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